#13: La gringa de Rio

Il y a des jours où du début à la fin, ta journée est complètement flinguée.
Dimanche 1er février commence par un énorme blasphème, me réveiller à 7h du mat. Rodrigo étant un vampire, il se couche seulement à l'apparition des premiers rayons de soleil en attendant c'est du caralho fodeo- les merde putain quand tu perds au foot- toute la nuit. En me levant, je me prend la poignée du babyfoot sous lequel je dors dans le dos et me fait une belle balafre. Ca commence en toute beauté.
Je m'y prends à l'avance pour aller à la gare routière prendre mon bus pour Rio. Au premier changement de métro je plante complètement et dois faire demi tour. Dans les trains de banlieue, se tromper de train te fais perdre bien 45mn, je suis en retard maintenant. Evidemment je rate mon bus. Sur le chemin, j'essaies d'appeler Béatrice, chez qui je loge à Rio pour la prévenir de l'heure à laquelle je suis supposée arriver. Impossible depuis 3 jours de l'avoir.
Personne pour m'aider à la cabine. Est ce qu'elle sera là quand j'arrive?? Est ce que c'est toujours ok? Je ne saurais pas. On verra quand j'arrive.
Arrivée à Rio en fin d'après midi. Béatrice reçoit de la famille en ce moment, c'est le bordel, ils ont prévu de sortir voir un concert. Je suis seule à 9h à Rio, la plage est à une rue parallèle, elle est à moi. Me voilà donc seule à marcher sur la promenade de Copacabana à 9h du soir. Ma virée Queer de la veille m'a un peu fait trop prendre la confiance. Je marche, je marche, et d'un coup je regarde la mer et me viens une question étrange, pourquoi est ce que je marche comme tout le monde sur la promenade? C'est la mer que je veux voir. Je me retrouve sur le sable trop contente de moi, je marche, je marche, j'ai les zygomatiques qui me montent aux oreilles. Seulement arrivée au niveau de la mer je réalise soudain pourquoi j'étais en train de marcher sur la promenade avec les autres. A peine j'ai le temps de retourner dans l'espace civilisé que Ze Pequeno arrive avec un couteau et me tire mon fric et mon téléphone que j'avais eu la bonne idée d'oublier de laisser à la maison.

Bem vindo.