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kim likes dance, dance lie kim

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16 novembre 2010

new website

Now online: www.kimlinbailly.com

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28 janvier 2010

#60 eskimo tornado always where the wild things are

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Deuce, Demolition cru

 

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Demar, Krumper from the wild Valley

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Lil Daisy, performance de Krumping 

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Krumping session à North Holywood Park, ambiance teenagers, parking, bagnoles, Ipod, pétards et cops.

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Badnewz

 

20 janvier 2010

#59: 2010 puissance 10!

15 Janvier, me revoilà encore dans un avion pour Gringolandia. Port d'atterrissage, New York pour 3 jours à peine.  Je ne sais pas pourquoi, les Etats Unis est le pays qui de loin me fiche le plus les glandes. Tout est trop démesuré et pourtant, c'est la 4e fois que j'y fous les pieds??? J'ai un coté maso que je devrai soigner.

Me suis réincrustée chez Ewok. Le mec qui joue les gros machos genre "Vas y jfais pas du thé!" quand je lui demande que le thé soit prêt quand je débarque. Mais une fois chez lui, l'eau fini de bouillir. La racaille en plastoc, style gangster du Bronx en fait est une petite crème à la vanille et timide comme un flan.J'avais pas vraiment de plan précis à New York et c'est tant mieux parce que ce samedi, il y a battle là où j'avais l'habitude de faire des photos l'année dernière. Me revoilà aux Heights! A peine arrivée, je croise Harrold, suivi de Frack, Fifo, Eshi, Jerry, etc... J'ai prévenu personne, la surprise était totale! Ils se souviennent de moi et on s'embrasse comme si on s'était pas vu depuis la semaine dernière. Rapidement, la salle se remplit, l'ambiance monte. Le DJ accélère un peu le beat et le MC commence à s'énerver. Dans le mic j'entends un "Est ce que Machin crew est dans la plaaaaaaaaaaaace? Est ce que Truc crew est dans la plaaaaaaaace? est ce que Kim est dans la place?? J'ai dit, est ce que Kim est dans la plaaaaaace???" Je me retourne, Seek non plus ne m'a pas oubliée. J'ai trop l'impression d'être à la maison ici.

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Dimanche, encore un avion pour Lost Angeles.

Lost Angeles?? Y a vraiment un truc flingué chez moi. Je putain déteste cette ville. Mais c'est jason qui m'a un peu convaincue de revenir et juste pour son regard à tomber j'ai pas résisté beaucoup. Super, il pleut comme la vache toute la semaine. On se croirait à Portland! Comment je vais trouver du street dance? Même si Jason est toujours incroyablement beau, là c'est la totale désauce. La condition pour que je vienne était que je pique le tank de Jason. Ma première virée en 4x4 toute seule à Lost Angeles... à peine sortie de l'autoroute que j'étais déjà perdue. Comment faire pour retrouver son chemin dans une ville banlieue grande comme l'Ile de France? Je suis au désespoir.

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Le graff c'était mieux avant:

La municipalité de Lost Angeles a déclaré la guerre au graffiti. Pour une question d'électorat, et parce que l'insécurité baissante n'est plus un argument, la cible est devenue le graff. Tous les bâtiments et lieux publics sont repris d'assaut et recouverts de peinture blanche. Une idée ridicule puisque la cible principale est le Los Angeles river, une rivière en béton, un nomans land, lieux privilégié des graffeurs. Personne n'est concerné par la "dégradation picturale" d'un tel lieux.

 

3 décembre 2009

exposition kim likes dance

kimlikesdance

 

théâtre de Vanves

du 26 novembre au 16 janvier

12 rue Sadi Carnot

92170 Vanves

M Malakoff//Plateau de Vanves

ou M Corentin Celton 

bus 58 ou 89 arrêt lycée Michelet

 

Vernissage le 10 décembre

DE  18H A 20H 30

http://www.theatre-vanves.fr/fiche-spectacle.php?id=7

http://www.novaplanet.com/novaselecta/bonsplans/kim-likes-dance

 

 

 

 

2 décembre 2009

Mon nom à moi c’est Eskimo parce qu’à la cantoche

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 Mon nom à moi c’est Eskimo parce qu’à la cantoche quand c’était le jour des glaces en dessert, c’était toujours les «kim cônes» alors évidement les blagues étaient pour moi.

 

 Je suis partie en «pèlerinage» comme le disent les danseurs pour qui j’ai travaillé. Dix mois d’est en ouest, à commencé par le Brésil à la recherche de ces danses et sports de la culture urbaine ou de la culture «pop», au départ «négligés» des milieux intellectuels mais qui ont intéressé les chorégraphes de danse contemporaine. Parce qu’il faut recycler pour atteindre l’avant garde et parce que les chorégraphes d’aujourd’hui ont compris la force créatrice qui tien de l’opposition et des contre courants dont sont nés les mouvements étudiés. 

 

Ce projet a mûri parce qu’à travailler en tant qu’hôtesse d’accueil au Théâtre de la ville de Paris, j’étais payée à regarder des spectacles tous les soirs.

 

01

 

 

 

 L’histoire commence comme ça.

 Ca se passe le jour où, par quelconque empêchement, mon voisin me refile un billet pour aller voir de la danse. 

J’ai 19 ans et pour moi la danse contemporaine c’est un truc clinic, prétentieux où on comprend rien et où il se passe n’importe quoi sur scène.

Mais ce soir c’est Hiroshima dans ma tête.

Je viens de voir une pièce de Pina Basch. 

Ca fait un peu lèche de prétendre que ce soir là ma vie a changée mais rien à foutre, je suis pas loin de la vérité.

Ca c’est pour raconter comment j’en suis arrivé à aimer la danse.

Au fil des années j’en étais venue à critiquer l’intouchable Pina Bausch à raconter qu’il y avait un peu arnaque à voir tous les ans des pièces qui radotent. Mais la première émotion chorégraphique ne s’érode pas et malgré ces moqueries, chaque soirs de représentations, c’était toujours le même typhon dans mon coeur. Pire que tomber amoureux.

Sa mort récente, bien que tellement prévisible (même les monstres sacré ne sont pas éternels), je n’ai pu m’empêcher de sentir mon coeur se broyer en lisant la nouvelle de très loin. Les articles de presse que j’ai réussi à glaner du fin fond du Yunnan ont formulé ainsi «sa mort nous laisse orphelins» et je ne peux le définir autrement ma compassion à la disparition d’une artiste qui m’a laissé une cicatrice comme personne d’autre. Ce Bandoneon qui m’a fait chialer tous les soirs.

 

 Ce projet, dans un sens, est un remerciement à ces chorégraphes qui ont illuminé mon monde.

 

 

 L’autre côté de l’histoire commence en Inde en 2007.


Début mars, Bombay, entre la Gateway of India et Taj Mahal Hotel. J’essais d’allumer ma clope au milieu de cette horde de papparazzis. Mon avion est dans quelques heures et j’attends celle de mon rendez vous avec Guilem chez qui j’ai laissé mon sac pour la journée. Je suis là où l’on attend une star américaine et la brise ne cesse de souffler les flammes de mes allumettes. Deux mains entourent la flamme de ma dernière allumette. Basil. Quelques mots échangés. Ce photographe américain prend l’avion en même temps que moi et me propose de partager le taxi. Le rendez vous est fixé dans une heure au Taj Mahal hotel. Moi qui en suis à compter mes dernières roupies, c’est une aubaine d’avoir trouvé quelqu’un avec qui partager la course. Mais ça ne se passe pas vraiment comme prévu. Basil sort du resto du Taj Mahal hotel en se caressant l’estomac avec une exclamation: «J’ai trop mangé!» suivi de «Attends moi une minute je vais récupérer mes bagages». L’incompréhension me gagne. Je crois avoir trouvé l’homme à carte infinite que j’ai toujours cherché à épouser! Le portier appelle une voiture, une berline arrive devant nous, je ne bouge pas tandis que Basil charge sa valise dans le coffre. «qu’est ce que tu fais? On y vas!». Je me décompose. Une berline en Inde ça fait l’effet d’une limousine tu sais. J’ai l’impression d’un gros piège. Mes dernières roupies ne suffisent pas pour cette voiture! Mais «fuck it» je me dis. Je fais comme si tout était normal et monte en bagnole. Dans ma tête je prépare un plan: dès qu’on arrive à l’aéroport, je prends mon sac et je cours. 

Dans la limousine, la conversation porte sur son boulot de photographe et les compagnies de danse qu’il a photographié. Fascinating! Captivating! Incroyable! OLALA! C’est fou ça! On se découvre tant de choses en commun. J’ai passé la journée à traîner dans les ports de Bombay, je suis imprégnée de jus de crevettes de poissons avec des fragrances de sueur que je ne peu pas dissimuler. A cette heure-ci je suis tellement pas en mode sexy hot. Mais basil je sais pas ce qu’il a, ça ne le dégoûte pas et s’approche petit à petit, se fait plus tactile, me caresse la main pour qu’on finisse en s’embrassant arrivant à l’aéroport. Il me demande mon numéro de téléphone. Je ne retiens pas un éclat de rire: «Tu vas jamais me rappeler!» «Si si!, il me promet, je vais t’appeler».  Je pense encore: «Fuck it! Rien à foutre!». Je lui lâche mon numéro.


Une heure plus tard je reçois des textos enflammés.

 

 

 

Acte 1

New York

 

Voyager c’est chercher l’accident dont le quotidien nous protège et c’est sûrement ce que je cherche à courir après les abeilles folles.

Me voilà cinq mois après à l’aéroport JFK à la recherche de crazy Bee.

 

Dès le début je sais que Basil est fou. Je lui ai quand même demandé si lui, en tant que photographe, il avait pas des plans de boulot à New York pour moi, bien qu’il soit basé à Portland Oregon. Tout de suite il m’appelle «Prends ton billet NOW! tu vas adorer New York. J’ai prévu d’y emménager. Je suis pas sûre que je peux t’avoir un job mais je vais m’occuper de toi.» «Papillon, t’es sûr que tu sera là? (Basil toujours en vadrouille on ne sait jamais où)» «Non mais t’inquiète. T’as peur de quoi?»

Ni une ni deux, j’ai direct acheté mon billet. «What are you affraid of?», ce défit, je ne sais pas pourquoi, contre toute raison je n’ai pas pu y résister. Désormais je cherche plus à avancer au petit bonheur la chance mais foncer tête baissée.

 

Me voilà à JFK New York city à la recherche de crazy Bee.

Lui, m’a dit que s’il était là, il venait me chercher à l’aéroport. Et évidemment, il est pas là. MERDE!!! Je suis conne, je suis conne, je suis conne, je suis conne!!!! Qu’est ce qu’il me prend de jouer avec des putains de drogués? je me liquéfie. Je n’arrive pas à l’appeler, la panique. J’ai un mois devant moi, et pas un cent pour me loger. Je fini par recevoir un texto: «rendez vous à Brooklyn».

J’ai passé cinq jours avec l’oiseau Bee Bat Basil Butterfly.

Une abeille raide défoncée comme un vieux tacot dans la brousse.

La désillusion est totale à propos de Bee. Il n’est pas riche du tout. C’est à dire que tout ce qu’il gagne est dépensé en drogues. Bird est un clochard qui squatte et qui m’a entraînée dans ses galères. 

Une nuit, en mode batman homme chauve-souris entre les lignes et des litres de coctails, l’oiseau me parle d’un projet de films docus qu’il aimerait mener sur la danse autour du monde. Une idée terriblement excitante mais trop fracassée pour en parler, je lui demande de remettre la conversation à plus tard.

Au bout de cinq jours le papillon doit partir, mais a prévu de revenir dans quinze jours. Comme on occupe l’appart d’une nana en voyage, je ne peux pas y rester. Bee a promis qu’il s’occupait de moi, Bee part à midi au Santa fe, le quartier général de nos nuit éthyliques, pour m’arranger le coup. A minuit je le retrouve toujours là bas. Ce con écarquille des yeux, approche ses mains de sa bouche qui fait une exclamation: «Je sais pas où tu vas aller demain.» Ce baltringue de junky a passé la journée à se foutre des races et m’a oubliée. En me voyant la mémoire lui revient. Improvise Basil! Il se tourne vers ses voisins. «Hey! t’habite où? c’est loin? c’est grand? c’est bien? il y a de la place pour ma copine clodo?» Au final c’est le barman qui me file ses clés: je peux y rester autant que je veux.

Papillon disparu. Plus de nouvelles.Seulement quelques mois plus tard, un message de Ryiad, et quelques mois plus tard débarquant pour une nuit à Paris.

 

Cette histoire, c’est pour raconter ces aventures humaines qui me font vibrer autant que certains artistes et dont chaque rencontres me bousculent et m’embarquent.

Basil, tout comme Pina Bausch, , ne m’a pas laissée indemne. Rencontrer un fou blindé de talent, une rencontre en romance bollywood,  l’attirance que j’éprouvais pour lui, la terrible curiosité de le connaître qui me rongeait, m’a poussée à me faire violence pour sortir d’un certain confort quand on se cantonne à être raisonable et me remettre entre les mains des hasards avec cette phrase qui résonne dans ma tête: «tu as peur de quoi?».

 

 

 

 

 

Acte 2

Préparer un long voyage

 

 Je suis rentrée à Paris la tête à l’envers. Un mois n’importe quoi. Le retour à la morosité parisienne est une douche glaciale. Un boulot peu stimulant, des gens qui se plaignent pour tout et rien, un amoureux laissé de l’autre côté. Je comprends pas très bien ce que je fais ici. Des idées de long voyages occupent mes pensées. Me barrer loin, très loin et très longtemps. J’ai envie de tout alors pourquoi pas le tour du monde?

 

Je me souviens avoir concrétisé l’idée le soir d’anniversaire d’une amie où j’ai raconté à tout le monde que je partais faire le tour du monde. C’est trop tard! Je peux plus faire marche arrière. Je suis pas une fausse meuf.

 

Comment on fait le tour du monde?

Où? Quels moyens? Quels budget? Combien de temps? etc... etc...

 

 En biffant les renseignements, je me rends compte qu’il existe plusieurs bourses pour soutenir certains projets. Je me rappelle alors de cette soirée avec Basil où l’on parlait de danse. Je tiens mon projet. J’aurais voulu développer cette idée avec lui mais j’ai comme dans l’idée que je ne peux pas compter sur lui. Photographier de la danse.

 

 

 

 

 L’adage dit ceci: «L’arbre est voué à mourir sans ses racines mais c’est sur ses branches que pousse le fruit».

 

 Le discours des chorégraphes José Montalvo et Dominique Hervieux a complètement inspiré le sens de mon voyage:

« L’oeuvre que nous réalisons s’élabore en entremêlant mémoire, histoire et géographie de la danse. Nous brassons et embrassons tous les territoires sur lesquels pour nous peuvent germer le sens, le plaisir, la beauté. Notre oeuvre exalte un monde métis à la multi appartenance, aux identités plurielles [...]. On cite, on déclasse, on revisite, on vivifie, on décale, on ajoute, on retranche à l’infinie en toute liberté.» (Extrait du film «La danse, l’art de la rencontre», un film de Dominique Hervieux)

«Au début du XXIe siècle , ce que nous devons tenter c’est de féconder la rencontre entre cultures différentes et les sensibilités différentes afin d’inventer un nouvel imaginaire.» (José Montalvo)

 

Le fruit de la création. La question de la nouveauté.

Ceux qui cherchent à atteindre l’avant garde remettent en question ce qui est acquis. Ca demande parfois d’être en rupture, de se mettre dans la marge, ouvrir le débat en provoquant. La provocation non pas seulement dans le goût de la transgression gratuite mais dans l’idée d’ouvrir l’horizon. Si toutefois la nouveauté est de s’émanciper de la tradition, elle ne peux se soustraire de celle-ci. C’est pourquoi avancer demande parfois d’emprunter des chemins retour. Cette recherche, dans cette cacophonie, les chorégraphes hurlent à pleins poumons le mot “ECLECTISME”. A l’heure des grandes migrations, la devise devient “Unis dans la diversité”.

No border

 

10 mois d’est en ouest, à Sao Paulo, Rio, Salvador, New York, San Francisco, Los Angeles, Tokyo, Himeji, Shaolin, Bangkok, Chiang Mai, Madras, Bombay, jusqu’à Delhi. 10 mois d’est en ouest à photographier du cirque, de la capoeira, du hip hop, du double dutch, du strip tease, du krumping, du jerking, du buto, du sumo, du kung fu, de la muay thai, des ladyboys, du bharata et du khatak.

 

Des danses et mouvements venus de la sauvagerie urbaine, de la sous-culture.

Les combats sociaux qui les ont vu naître: esclaves du Brésil, combattants de la paix dans les ghettos du Bronx et d’Inglewood, artistes japonais contre une société trop sclérosée, moines contre le pouvoir central, femmes qui  fuient la misère en se dévoilant, des ladyboys qui se rebellent contre leur identité sexuelle etc...etc... tous sont l’expression d’une rage. Puisque la société se fout d’eux, on va faire ce qu’on veut.  Jamel Debbouze, figure française de la culture urbaine, l’exprime très bien sur scène «Vous n’avez aucune chance. Saisissez-la!» La violence, le désespoir détournés en force créatrice. Impossible immobilité contre son sort. Des combats perdus d’avance? Lorsque les voix ne se font plus entendre, c’est le corps qui prend la parole. Voilà une façon alternative de résistance. Ces danses des ténèbres réverbères des bas fonds. Danses des crapules, des pouilleux, des pédés, des menteurs et des voleurs. Puisque le monde se fout de nous, le monde est à nous.  

L’art de rue est art démocratique et engagé car il revendique son appartenance et sa différence. Voilà!

 

 

 

Accorder les luttes sociales aux sports de combat, à la sensualité et à la spiritualité.

De la haine à l’amour, de la sensualité à la violence, il arrive que la frontière devienne floue. C’est la passion qui parle.

Les effeuilleuses vivent du désir des vicieux pendant que les lutteurs de sumo, de muay thai se dénudent pour mieux souligner les coups portés. Leurs techniques de résistance qui forcent un corps à corps aux étreintes bien sérrées révèlent tout un aspect charnel qui fait du combat un art sensuel. Le kung fu, une des disciplines  popularisé en occident par les films de genre avec en vedette Bruce Lee a eu un rôle très influent dans le hip hop. Non seulement les influences des exploits physiques impressionnants des capoeristes, mais aussi celle des moines Shaolin  avec leur rigueur basée sur un imaginaire d’autodicipline extrême pour s’acquérir la puissance du tigre et la malice du singe, contraires à tous ces superhéros de la culture téloche Goldorak et compagnie aux pouvoirs surnaturels qui ont abreuvé la culture hip hop. 

 Mais le combat est vain s’il ne s’agit que de rapports de forces. L’art du dialogue, user de la feinte, exploiter l’apparence, faire preuve de malice, d’improvisation, de dramaturgie,  une touche de sacré pour destabiliser l’adversaire. 

 

Loin de la culture chic, le faux pas se déclare art noble. 

 

 

 

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16 octobre 2009

#58 Tous des indiens

L'inde et sa folie que personne ne saurait expliquer.

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Ces gens tous craqués de la tête qui te font halluciner à chaque minutes: mais qu'est ce qu'il fait? mais qu'est ce qu'il fait? Du rire en barre à chaque instants. Mais la réaction est tout aussi réciproque. Me voir traîner là toute seule, le moindre geste les fait crever de rire aussi.

Aussi ce matin, je prends mon chai, comme d'hab'. Le mec de derrière moi me tape à l'épaule, me tend le journal. Je m'excuse parce que je sais pas lire l'hindi. NON! mais c'est quoi ton signe?? ouai et tout ça dans un langage avec les mains. Poisson. Il me lit mon horoscope. Je ne saurais pas si c'est une bonne journée ou pas (pas si mal au final). Et il y a le mec qui prépare le chai à coté. Il gueule, il gueule sans s'arrêter. Il gueule sur le garçon qui livre le chai, il gueule sur tout ce qui se trouve sur son passage. 

Ah ouai, je me rappelle aussi hier. On a fait une pause chai sur le bord de la route entre Diu et Jamnagar. Pleins de bus garés et ce mec assis par terre derrière son bus en plein soleil, dans la poussière à déguster son chai.

Le mec qui m'a vendu un samsa a du vernis à ongle sur les doigts parce que c'est joli et que y a pas de raisons qu'il y ai que les femmes qui aient droit à avoir des jolis ongles. Sauf que son vernis a lui est tout craqué de partout. 

Je suis la seule touriste dans la rue déserte. Une voix s'écrie un truc du genre "Y a une blanche!", 10 tête qui sortent de boutiques de fenêtres ou d'où est ce que tu veux pour entendre des rires. Une moto qui passe, 3 mecs dessus, sans même ralentir ils t'aboient tous en coeur des "HELLO! GOOD NAME! WHICH COUNTRY?", la même chose du gosse qui passe en vélo, un rickshaw qui transporte 3 écolières qui se précipitent sur le bord et d'un petit cri strident et qui se voudrait hollywoodien "HELLOOOOOOOOOOO".

Mais l'Inde c'est aussi la balançoire entre les extrêmes. Il faut se cogner 10 connards pour avoir son moment indien qui rend ce pays magique.

Parmi ces petites trucs pénibles:                                                                                                Je reviens encore sur le trafic et les Klaxons. Bien sûre c'est une cause asiatique mais...                        Ici c'est un truc qui chaque jours me donne des envies de massacre.                                                    Le Klaxon qui remplace le code de la route. Le trafic infernal.                                                           Gourav, qui revient d'un voyage de 2 semaines en Europe et qui a pu constater de la logique du respect du code de la route, essai en vain de m'expliquer la logique indienne qui consiste à casser cette règle coûte que coûte jusqu'à foutre des claques à l'agent de la circulation en passant à moto.

 La palme revient aussi au rickshaw drivers, ces conducteurs de taxi à 3 roues faites pour 2 à 10 passagers. A Chenai où le conteur est constamment débranché, on essai de charger 300 ruppies pour une course qui en vaut 50 et avec qui il est impossible de négocier. Ces trous de balles préfèrent ne pas avoir de client que d'appliquer le tarif normal. Je n'énumère pas toutes les engueulades que j'ai pu avoir avec eux. Et puis leur anglais approximatif mélangé à leur incapacité à avouer qu'il ne savent pas ou qu'ils ne comprennent pas, ça donne la situation suivante: tu donne une adresse avec un repère géographique comme "près du parc". Eux qui dodeline de la tête comme toujours,et n'entendent que ce qu'ils veulent bien entendre. "Près du parc" ils ne vont retenir que là où ils savent aller et te trimbalent au parc. Et pour t'engueuler après parce que c'est pas là où tu voulais aller. Et avec en prime tout le quartier qui s'ameute pour se mêler à la conversation et t'embrouiller encore plus. (vous pouvez lire une expérience similaire sur le blog de Mauricio: des brésilien autour du monde)

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Aussi, il y a ces adolescents ou ces jeunes hommes. Leurs regards soutenus qui signifient les pires obscénités, qui pouffent de rire dans ton dos comme de petites adolescentes avec leur petits commentaires que toi même t'as pigé. 

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1 octobre 2009

#57 c'est dla bombay bay!

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je me suis perdue dans un slum à Bombay en plein Navrati festival et le voilà nez à nez avec ce mur d'enceintes à l'entrée du temple, un gros son R&B de cainri et ce mec.

1 octobre 2009

#56 le jour où l'Inde dirigera le monde...on marchera sur la tête

1er octobre, un mois déjà passé en Inde.

Comment décrire la folie ambiante de ce pays? Les adjectifs se bousculent mais comment expliquer?

J'étais un peu nerveuse de revenir en Inde cette fois ci. Il y a 2 ans j'étais avec Alice et on avait passé 1 mois comme sous acides à rigoler sans s'arrêter seulement quand on dormait, et encore. Est ce que ça va être la même hallu cette fois ci? Est ce que cette sensation d'être sous champi c'était seulement parce que j'étais avec Alice? Et puis cette arrivée qui s'annonce grandiose: débouler à Bombay à 3h du mat pour reprendre l'avion pour Chennai à 8h le soir même. Une grosse journée à tuer et je me vois mal trimbaler ma valise à roulette, mon mac dans le dos et mon sac à photos dans les slums. Alors quoi? La première solution est de rester à glander dans l'aéroport. Mais bon. En arrivant je me rends bien compte de la débilité de mon plan. Je book n'importe quel hôtel et passe la journée à dormir. En prenant le taxi en fin d'après midi, je me rends compte que j'étais à 2 mètres de la plage.

PFFFFFFFFFFF! Qu'est ce qu'il m'a pris de m'angoisser comme ça?

A peine arrivé que c'est le même bordel qu'avant. J'arrive sous les feux d'artifices. Et puis ça commence dès le premier matin. Chennai, je bois mon chai assise dans ces fameuses gargotes. Le trafic dehors. Un homme depuis l'autre côté de la rue traverse en esquivant les bagnoles, les bus et les rickshaw, fonce dans la gargote, attrape le pichet d'eau à ma table, bois à pleine gorgée, repose le pichet et repars sans que personne ne réagisse. VOILA! Ca c'est l'Inde.

Le rickshaw ou le respect du code de la route à l'Indienne. Les indiens, de nature toujours un peu perchée, se transforment complètement lorsqu'il s'agit de conduire un véhicule. Ca devient l'anarchie totale. Le rickshaw essai de dépasser la moto, qui essai de dépasser le rickshaw, qui essai de passer la moto qui ne va certainement pas laisser passer et ainsi de suite. Alors toute cette joyeuse compétition s'accorde avec un mélodieux concert de Klaxons à crever les tympans. Que dire de leur sens du respect du code de la route? La méthode est  encore la même. User à fond du Klaxon pour prévenir que l'on passe, que l'on va écraser un piéton ou forcer le passage. Evidemment personne ne cède un pouce de passage. 

La première semaine chez David, un louchsurfer américain. Je sais pas pourquoi, il y a que les américains pour l'héberger...ou presque. David est l'expat superstar de Chennai surtout grâce à sa pote Nipsi qui bosse à la téloche et qui lui refile tout plein de plans pour être médiatisé. On l'utilise pour illustrer des articles sur la vie des expats à Chennai, ou comme gringo pour faire de la figuration. Dans la presse il s'amuse à clamer qu'il aime pas les bars branchouilles des grands hôtels de Chennai et qu'il préfère largement sortir là où sont les locaux. Mais quel menteur! Il me traîne dans ces bars d'hôtels où on joue de la musique occidentale et où la jeunesse hype de Chennai se retrouve ultrasapée: les filles à talons vertigineux et aux jupes si courtes qu'on dirait qu'elles ne portent qu'un t-shirt.Au dernier soir, David m'emmène dîner chez Leila, une étudiante Belge. Sa maison au bord de la mer, un toit terrasse gigantesque "comme au maroc" dit Leila avec émotion. Je ne m'arrête plus de m'extasier sur sa magnifique maison à coups de "WOAW Leila ta maison elle est super, je veux vivre avec toi" ce à quoi Leila répond "ben t'as qu'à rester!" Il en a pas fallu plus pour me convaincre. Le lendemain j'ai annulé mon billet pour Bombay et suis restée 2 semaines de plus.

Je vis donc 2 semaines dans cette incroyable maison avec ces 3 nanas. Claudine qui vient du Canada, Leila de Bruxelle et Joane de Californie! De vivre avec 2 francophones, je suis devenues une fontaine à parole! Je ne m'arrête plus. Comme une envie de pisser, je reparle avec une grammaire correcte!!!

Les 2 semaines s'achèvent. Leila était à deux doigts de me convaincre de m'installer avec elles. Les filles ne veulent plus me laisser partir. Elles ont même organisé une fête sur le toit le dernier soir, en espérant me faire boive jusqu'à la mort me faire colmater le lendemain à en rater mon avion.

Et bien j'ai pas raté l'avion...

16 septembre 2009

#55 Indian tonic

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27 août 2009

#54: Siamese dream

Samedi j'ai pris le bus pour Bangkok.

La honte totale d'être française ce matin et d'entendre derrière moi les conversations d'un groupe d'étudiants en médecine de 20 ans. "Merde! T'as vu la gueule de celui là?" "Pas moyen! j'm'assieds pas à côté du chinois!" "C'est quoi cette odeur? Ca pue trop ici!" "Mais c'est trop ridicule son chapeau!, mais qu'ils sont cons ces chinois!" etc... etc...etc...pendant 8 heures!

J'ai retrouvé Basil et Danielle! Sa vie semble un peu plus normale aujourd'hui qu'il s'est installé. En fait je crois que je le préférais quand il était fou. Il ne fait rien qu'à attendre que le temps passe ou peut être l'heure de se faire une ligne. Il n'est toujours pas moins adorable. C'est super confortable de retrouver un pote qu'on a pas vu depuis longtemps surtout quand on a une chambre et une salle de bain pour soi. FATIGUEE, je bénie Basil de s'être installé à Bangkok!! La semaine se passe très tranquillement, à bosser, courir un peu partout, comme d'hab.

 

Le vendredi je prends le bus pour Chiang Mai. Basil lui rentre aux Etats Unis pour bosser un peu. Je reprends une vie solitaire à Chiang Mai. L'hôtel où je suis descendue recommandé par Allex (trop recommandé, je n'avais pas le choix) ne permet pas vraiment d'interagir avec les autres touristes bien qu'ils grouillent de partout. Drôle de faune qui rôde ici. Des hippies, des couples des couples. Comment tu veux faire des rencontres ici? Pas grave, je me concocte une petit programme bien tranquilo. Treck dans les villages de minorités (visites chez les longs coups): véritablement un scandale de trappe à touriste et l'exemple de tout ce qui est révoltant dans le tourisme de masse. De pauvres villageoises et leurs gosses dans les pattes le coup orné d'une rangée d'anneaux, attendent là, l'arrivée des touristes pour leur vendre des tissus qu'elles confectionnent. Traîner le soir dans les stades de boxe thai.

Muay Thai!! Quelles sensations! Non seulement la violence du combat mais la musique nasillarde entêtante, le public en transe qui hurle tu sais pas comment on peut hurler autant. Au premier round, j'ai le coeur qui bat à la chamade.

Je reprends le bus jeudi soir pour rentrer à Bangkok. Basil, reparti à Portland, m'a laissé ses clé, je peux rester chez lui. La nuit infernale dans le bus, pas possible de dormir. Trop excitée par cette cicatrice que je garde de Chiang Mai. Je me réjouie d'arriver à 4h30 ce matin, une heure en avance, pour courir chez Basil, prendre une douche et DORMIR. J'arrive à la porte, trop contente de ce plan trop parfait. La clé dans la serrure, je tourne la poignée, la porte refuse de s'ouvrir. MEEEEEEEEEEEEEERDE!!! BASIL salopard de drogué! Il y a 2 serrures sur la porte et Basil m'a laissé une seule clé en me promettant qu'il ne fermait pas le deuxième verrou. Evidemment il a tout fermé. Je suis à la porte à 4h30. J'ai envie de pleurer. Ma première pensée avait été de ne pas me contrarier et de passer le reste de mon séjour à l'hôtel mais je me suis vite rappelé que j'ai laissé toutes mes affaires à l'intérieur. CHIOTE! Je tanne le portier pour essayer de forcer la porte, rien à faire. Je lui chouine que il faut bien que je rentre parce qu'il y a mes affaires. Le truc bizarre c'est que je squatte chez un farang qui est pas là. Est ce qu'il croit à mon histoire? Au bout d'une heure, tant bien que mal, il m'explique je dois parler au manager qui a les clés. OUF je suis sauvée, il faut juste que j'attende 8 heures du mat.

Ce retour à Bangkok m'a achevée. Entamer un voyage pendant 10 mois en solo à me trimballer mon bureau j'ai le sentiment de mener une traversée à la rame en solitaire. Je dois me gouverner seule face au monde. Mon énergie est brûlée à bouger chaque semaines au moins, m'adapter à ces nouvelles villes, nouvelles langues, nouvelles monnaies, ces nouvelles personnes, trouver les contactes pour mon projet, gérer un budget qui se réduit à quelques malheureux euros par jours, anticiper les prochaines étapes etc... etc... etc... Tout toujours trop vite. Ce retour à Bangkok, je suis vidée. Je n'ai plus l'énergie de rien. Il fait une chaleur à crever, humide, je ne suis capable de plus rien. Et quand le soir je me décide de chercher un peu de décadence, des ladyboys à photographier, évidemment des orages éclatent et une pluie des plus denses empêchent toute excursion dehors.

FATIGUÉE. Cependant, la nuit dernière j'ai rêvé du jour de mon retour. J'étais là, dans la maison de ma mère. La chambre qui n'a pas changé, la saison froide était bien là, le ciel gris. Le sentiment d'avoir échappé à ces derniers jours de voyage qu'il me restait, vision de l'horreur, je me réveille les larmes qui me coulent sur les joues. Je suis pas prête de revenir!

08

 

 

 

 

 

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